Les derniers des branleurs • Vincent Mondiot

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Parfait pour clôturer l’année en beauté. Ils sont ado, ils sont 4 et ils passent le BAC. Voici #LDDB ! 

╰☆ Résumé ☆╮

Gaspard, Minh Tuan et Chloé sont les trois losers du lycée. Le trio inséparable sèche les cours, passe son temps à glander entre fumettes, gueules de bois et infinies discussions sans queue ni tête sur la sexualité des schtroumpfs. Pour les trois élèves de terminale, le bac est un horizon lointain et sans intérêt. Mais le jour où leur prof principale, à bout de patience et d’arguments, les traite de « branleurs », les voilà estomaqués. Une pointe d’orgueil les pousse finalement à vouloir décrocher ce diplôme. Ce qui n’est pas gagné. C’est là qu’intervient Tina, jeune migrante surdouée récemment arrivée dans leur lycée. Se met alors en place un stratagème de triche probablement bien trop compliqué pour les trois ratés autoproclamés… Avec un esprit punk et BD, des airs à la Riad Sattouf, l’héritage de Salinger, un roman drôle et provoquant, bourré de références à la culture populaire.

✿ Mon avis ✿

Gaspard, Minh Tuan, Chloé et Tina sont quatre adolescents pas tout à fait comme les autres. Ce sont les rebuts de la société. Les laisser pour compte. Les derniers de classe. Enfin sauf Tina. Elle, elle est l’immigrée du Congo que tout le monde a voulu accueillir correctement mais avec qui personne n’est devenu ami. Jusqu’à ce soir où elle a rencontré ce trio magique de branleurs. Ces jeunes tout à fait différent d’elle mais qui la font sourire. Ensemble, ils passent leur derniers mois au collègue. Ensemble, ils vont passer l’épreuve du BAC avant de commencer la prochaine étape de leur vie. Bien qu’ils s’en foutent totalement et qu’ils n’ont aucune idée de ce qu’ils vont faire « après ».

Dans ce roman adolescent, Vincent Mondiot nous parle aussi bien d’amitié que de difficultés, de l’envie de ne pas finir en loser comme de celle de n’en avoir rien à foutre, de la vie, des autres, du monde. Et même si les protagonistes sont le parfait contraire de l’adolescente que j’étais lorsque j’avais cet âge, cela ne m’a pas empêchée de m’identifier à eux et aux derniers mois de leur scolarité.

Drogue, sex, sorties, tricheries, beuveries et ‘je-m’en-foutisme’ total de réussir… Clairement, ils méritent leur titre de « branleurs ». Pourtant, certaines choses sont communes à tous les adolescents, quelles que soient leurs notes ou leur caractère : la peur de l’inconnu, de quitter ses amis pour une nouvelle vie, de l’après-BAC. Le saut dans le vide, vers des études auxquelles on ne connait rien, l’envie de quand même trouver son chemin dans la vie, d’appartenir à un groupe, d’avoir des amis pour la vie… ou pour quelques instants de plus. Le temps de trouver sa voie.

LDDB, c’est un peu tout ça à la fois. Une histoire de lycéens. Quatre amis qui vivent leurs derniers mois et qui, ensemble, même en se chamaillant, se serrent les coudes et sont là les uns pour les autres.

L’auteur a pris le temps de nous raconter ce passage à la prochaine étape. On apprend à connaitre chacun des protagonistes, leurs peurs, leurs envies, leurs secrets et leurs habitudes. On découvre que même derrière les airs de pétasse ou de gros machos, ces ados sont sensibles et apeurés comme tout le monde de quitter ce nid douillet qu’est le lycée. Les références culturelles sont nombreuses. Que ce soit à la musique, aux mangas ou à ces effets de mode qui règnent dans les écoles en ce moment, Vincent Mondiot nous immerge complètement dans son histoire. La mise en page particulière (avec ses notes d’auteur sur le côté de chaque page) lui permet de nous murmurer des infos croustillantes ou intéressantes sur les termes et personnages que l’on ne connait pas. Cette pratique donne au roman un petit quelque chose de spécial, comme s’il partageait avec nous sa boule de cristal.

Un roman qui, malgré ses airs d’ado, aborde de nombreux sujets de société et ne se cache pas derrière un masque. C’est cru, c’est vrai, c’est actuel, ça parle de sexe, de drogue, de triche. Mais en même temps, vous vous attendiez à quoi ? Le titre comporte déjà le mot ‘branleur’.

Un grand merci aux éditions Actes Sud pour ce roman qui tombait à pic puisque nous sommes pile à la fin de l’année. Alors oui, ça fait un moment que je ne suis plus à l’école mais ce livre n’en reste pas moins une très bonne lecture que je recommande, surtout aux jeunes qui viennent de / ou devront bientôt passer leur bac 🙂

CHRONIQUE #577 – Juin 2020 

Titre: Les derniers des branleurs

Auteur : Vincent Mondiot
Editeur : Actes Sud Junior
Parution : juin 2020
Nombre de pages : 450 pages
Genre : Jeunesse / ado

3 réflexions sur “Les derniers des branleurs • Vincent Mondiot

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