★★★☆☆ La mélodie familière de la boutique de Sung • Karin Kalisa

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Après la déception de mars, j’ai attaqué cette seconde lecture proposée par Le Livre de Poche pour la sélection du Prix des Lecteurs. Ce fut une lecture agréable que je note 3,5/5. Pas tout à fait un 4/5 car la seconde moitié était un peu plus plate et lente… Pour ceux qui veulent changer de décor et en apprendre plus que la culture vietnamienne et son intégration en Allemagne, ce livre est pour vous !

╰☆ Résumé ☆╮

Lorsque la grand-mère de Minh donne un spectacle mettant en scène une marionnette vietnamienne à la fête de l’école, personne ne soupçonne que le quartier de Prenzlauer Berg va en être bouleversé. Et pourtant, dans ces rues de l’ancien Berlin-Est, la part d’Asie ressurgit, insufflant un nouveau sens de la communauté. C’est l’effet papillon assuré. Bientôt, les habitants sont coiffés de chapeaux de paille pointus, des légumes méconnus apparaissent dans les assiettes, des ponts de bambou relient les maisons de toit en toit. De belles vibrations, une vraie révolution !
Ode à la diversité et à la différence, La Mélodie familière de la boutique de Sung est un livre à l’optimisme contagieux, qui cache derrière sa candeur une merveilleuse subtilité.

✿ Mon avis ✿

Quand une petite ville d’Allemagne se vietnamise… Etonnant n’est-ce pas. Il y en a partout pourtant. Des quartiers Chinois « China Town », des « paki » aux quatre coins de rue, Little Italy… Ce ne sont pas les cultures qui manquent dans notre monde globalisé. Dans cette histoire-ci, l’auteur nous embarque à Prenzlauer Berg, un quartier situé en plein cœur de Berlin où nous sommes sur le point de découvrir comment une simple fête scolaire fut le début d’un grand mouvement.

Tout commence lorsque Minh rentre de l’école en demandant à sa famille « quelque chose qui vient du Vietnam ». Allemand de souche, Minh n’a aucune idée de ce qu’il pourrait amener pour la fête scolaire sur la diversité culturelle. Il demande donc à sa grand-mère qui décide de venir avec lui au spectacle. Alors que le temps imparti n’est que de 7 min pour chaque élève, la grand-mère de Minh prend la scène en otage en racontant un « conte de Noël du Vietnam » qui n’est en réalité rien d’autre que sa propre histoire. Bouche bée, les élèves écoutent passionnant cette histoire qui durera bien plus que le temps prévu pour présenter quelque chose « du pays ».

Cette première partie m’a ouvert les yeux sur tout un pan de l’histoire vietnamienne que je ne connaissais pas du tout. Ce fut choquant de découvrir la façon dont les émigrés étaient traités dans leur pays d’accueil et comment dans cette histoire, la petite famille a quand même pu rester en Allemagne par la suite. Une Allemagne qui, grâce à ces émigrés, a vu fleurir petits chapeaux pointus sur la tête de tous les habitants, marionnettes typiques dans tous les quartiers et ponts suspendus entre les habitations occupées par les vietnamiens.

Un récit hautement intéressant de part sa diversité culturelle, sa volonté de faire découvrir au lecteur la difficulté qu’ont eu, à travers les années, ces personnes qui ont du quitté leur pays pour reconstruire une vie ailleurs. Une vie parfois meilleure grâce à un coup de chance ou un coup de pouce du destin. Car c’est bien comme cela que débuta l’histoire de la boutique Sung. De la chance ! La bonne personne, au bon endroit, au bon moment. Et c’est la famille de Sung qui créa, sans véritablement le vouloir, par accident même, le quartier vietnamien de Prenzlauer Berg dans cette histoire.

Si le début m’a enchanté avec l’histoire de la famille Sung, le reste du récit m’a un peu perdu. L’auteur n’a plus eu de ligne droite mais s’est laissé emporté par un panel de protagonistes et d’histoires un peu décousues. Dommage !

J’ai donc lu ce récit dans le cadre du Prix des Lecteurs poche et je suis contente de cette découverte même si je ne me serai pas tournée vers le livre de moi-même. J’ai aimé découvrir la culture et l’histoire du Vietnam à travers cette famille. Quelques longueurs qui m’ont fait décroché après la moitié sont toutefois à prendre en compte ce qui ne me fera pas choisir ce titre pour la sélection de mars. A recommander pour les amateurs de diversité et de mixité culturelle ainsi que pour ceux qui recherchent une immersion vietnamo-allemande dans un roman tout à fait accessible.

La version grand format

CHRONIQUE #375 – Mars 2018 

Titre : La mélodie familière de la boutique Sung
Auteur : Karin Kalisa
Editeur : Le livre de poche 
Parution : 2018 janvier
Nombre de pages : 288
Genre : Littérature

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